Fortsetzung
Die Nacht der Poesie
In der Nacht kommen die Träume: Albträume — aber auch Utopien. Die helle gibt es nicht ohne die dunkle Seite des Mondes, und umgekehrt — Opus Lunae und Weinender Mond, zwei poetisch-musikalische Mondstücke, eines am Anfang, eines am Ende der Saison. Und im Februar ist eine ganze Nacht der Poesie und Literatur gewidmet: die zweite Luxemburger Literaturnacht..
Die Nacht der Utopie
Die Nacht ist die Zeit der Reflexion. Nachts denkt man anders als am Tag. Und nächtliche Begegnungen sind oftmals intensiver, verwegener. Verhältnisse und Ordnung werden gleichsam auf den Kopf gestellt. Bei Roland Schimmelpfennig sind nachts die Tore zum Paradies weit geöffnet, obgleich dieses Paradies vielleicht nur eine Disco ist — „diese Nacht wird alles anders“, Esta noche todo será diferente, ist das Motto dieses Traumes.
Stella lotet das utopische Potential von Liebe und Sexus aus. Goethes „Schauspiel für Liebende“ war damals ein Skandal, für uns wirkt es heute wie eine interessante Standortbeschreibung. Dort beginnt Gintare Parulyte und verhandelt mit Lovefool Träume wie Traumata.
Die Nacht der Hoffnung
Utopie meint politisch häufig eine Umkehrung der Verhältnisse, wie Victor Hugo, der in Les Misérables den Traum von Freiheit und Gerechtigkeit träumt. Dieser Traum kann auch zum Albtraum werden wie heute in der Ukraine. Every Minute Motherland, eine polnisch-ukrainische Begegnung, konfrontiert uns mit dem Verlust von Heimat und Identität. Das Theater träumt den Frieden — auch als Akt der Soli-darität mit den Menschen in der Ukraine. Ein altes Lied, das seine Mutter aus Charkiw mitgenommen hat, erklingt bei Serge Gainsbourg, als dessen Alter Ego sich Dominique Horwitz in Je t‘aime ... entpuppt: kongenial und seelenverwandt.
Die Nacht des Spiels
Im geschützten Raum der Nacht entwickeln sich Sprachspiele,
Farbenspiele, doch auch verbotene Spiele, die das Tageslicht scheuen. Je ne suis pas de moi ist eine berückende Begegnung zweier Spieler mit den Notizbüchern des großen Dichters Roland Dubillard, mit seinen Träumen, Phantasien, Reflexionen. Surreal, absurd, existentiell. Gerade das, was man oft unter dem Deckel halten möchte, sprechen zwei Schnéiwäiss Männer in Guy Rewenigs neuem Text laut und deutlich aus, während in We Thought We Knew What We’re Doing die Körper der Tänzer wahllos Farben annehmen. Und leuchten.
Samuel Hamen, der diesjährige Hausautor am TNL, ist ein Sprachspieler, der zuletzt lustvoll die fluiden Identitäten der Quallen untersucht hat. Jetzt widmet er sich mit dem Abend Falsche Sonne Anna Kavan, der schillernden britischen Autorin, und deren düsteren Träumen — Träume wie Maschinen im Kopf.
Die Nacht des Schreckens
In Arno Schmidts Erzählung Schwarze Spiegel ist die Menschheit bereits so gut wie ausgelöscht. Sein zeitloses Gedankenexperiment wirft existentielle Fragen auf, die kaum besser in unsere Zeit passen könnten. Konkreter wird es bei Arne Lygre, der in Homme sans but das Bild einer Gesellschaft entwirft, in der der Traum vom Wohlstand gewaltige Verwerfungen hervorruft und sich letztlich jeder als käuflich erweist.
Clara Haskil, das zur gefeierten Pianistin avancierte rumänisch-jüdische Wunderkind, erlebte während der Nazizeit Nächte des Grauens, von denen Laetitia Casta in Clara Haskil, prélude et fugue erzählt. Die Schrecken des Krieges sind auch der Anlass zu Bertolt Brechts Flüchtlingsgesprächen, die zwei Migranten in einem Restaurant in Helsinki führen.
Die Nacht der Rettung
In Dekalog der Angst geht es um nicht weniger als um die Rettung und Bewahrung von zehn kanonischen Werken der europäischen Literatur in einer albtraumhaften Welt. Zehn junge Schauspielerinnen und Schauspieler aus verschiedenen Ländern Europas — Rebellen, Verbannte, Träumer — spielen um ihr Leben — und um das Überleben dieser großen Texte mit all ihrem utopischen Potential. Die Produktion wird zunächst in Luxemburg, Sofia und Porto zu sehen sein und steht nicht zuletzt für die entschiedene Positionierung des TNL als europäisches Theater.
Nachtstücke und Traumstücke — und oftmals beides in einem zugleich — sind auch La peste, Zauberberg, Chanson douce, neben Camille Kergers Begegnungen, die das TNL wegen des großen Erfolges wieder in den Spielplan nimmt.
Es ist Nacht. Der Mensch träumt. Die Spieler träumen. Wir spielen die Träume. Das Theater lebt!
Frank Hoffmann
Intendant
Suite
La nuit de la poésie
C’est en plein milieu de la nuit que les rêves surgissent: les cauchemars — mais aussi les visions utopiques. Il n'y a pas de côté clair de la lune sans son côté obscur, et vice versa — Opus Lunae et La lune qui pleure, deux pièces lunaires poético-musicales, une en début et une en fin de saison. Et en février, une nuit entière est consacrée à la poésie et à la littérature: la deuxième Nuit de la littérature luxembourgeoise.
La nuit de l'utopie
La nuit est le temps de la réflexion. La nuit, les pensées diffèrent et divergent. Et les rencontres nocturnes sont souvent plus intenses, et plus intrépides. L’ordre et le rapport des choses y sont bouleversés. Avec Roland Schimmelpfennig, les portes du paradis sont grandes ouvertes la nuit, même si ce paradis n'est peut-être qu'une disco-thèque — "cette nuit tout sera différent", Esta noche todo será diferente, est la maxime de ce rêve.
Stella explore le potentiel utopique de l'amour et du sexe. «La pièce pour amoureux» de Goethe faisait scandale à l'époque, pour nous aujourd'hui, elle ressemble plutôt à une photo de l’état actuel de nos ébats amoureux. C’est là où Gintare Parulyte intervient. Son texte Lovefool traite des rêves comme autant de traumatismes.
La nuit de l'espoir
D’un point de vue politique, utopie signifie souvent renversement des conditions sociales, comme chez Victor Hugo, qui rêve de liberté et de justice véritables dans Les Misérables. Ce rêve peut aussi virer au cauchemar, comme aujourd'hui en Ukraine. Every Minute Motherland, un projet ukrainien - polonais, nous confronte à la perte du foyer familial et même de l'identité humaine. Le théâtre rêve de paix — ce qui constitue aussi un acte de solidarité avec le peuple ukrainien. Une vieille chanson que sa mère a emportée avec elle de Kharkiv résonne chez Serge Gainsbourg que Dominique Horwitz incarne dans Je t'aime .... Horwitz, une authentique âme sœur de Gainsbourg.
La nuit du jeu
Dans l'espace protégé de la nuit, se propagent des jeux de langage, des jeux de couleurs, mais aussi des jeux interdits qui n’aiment pas la lumière du jour. Dans Je ne suis pas de moi deux comédiens ouvrent les carnets du grand poète Roland Dubillard et auscultent ses rêves, fantasmes et réflexions. Une soirée surréaliste, absurde, existentielle. Dans le nouveau texte de Guy Rewenig, deux Schnéiwäiss Männer prononcent haut et fort ce que l'on veut souvent garder
secret, tandis que dans We Thought We Knew What We're Doing, les corps des danseurs prennent au hasard de leurs déambulations des couleurs qui les illuminent.
Samuel Hamen, l’auteur en résidence de la nouvelle saison du TNL, aime jouer avec les mots et faire ressortir ce qu’ils cachent. Récemment, il a exploré les identités fluides des méduses. Maintenant, avec Falsche Sonne, il se tourne vers Anna Kavan, l'éblouissante autrice britannique dont les rêves sombres retentissent dans la tête comme des machines.
La nuit de la terreur
Schwarze Spiegel d'Arno Schmidt montre une humanité déjà à moitié anéantie. Sa vision est intemporelle, elle soulève cependant des questions existentielles qui pourraient être celles de notre époque. Chez Arne Lygre tout semble de prime abord beaucoup plus concret. Dans Homme sans but, il dessine l'image d'une société dans laquelle le rêve de prospérité provoque d'énormes bouleversements. Au final, tout le monde est à vendre.
Laetitia Casta raconte dans Clara Haskil, prélude et fugue l’histoire d’une enfant prodige juive roumaine devenue pianiste célèbre, et qui a vécu des nuits d'horreur pendant l’occupation nazie. Les horreurs de la guerre sont également à l'origine des Flüchtlingsgespräche de Bertolt Brecht, menés en 1940 par deux migrants dans un restaurant à Helsinki.
La nuit du sauvetage
Décalogue de la peur ne parle de rien de moins que du sauvetage et de la préservation de dix œuvres canoniques de la littérature européenne dans un monde cauchemardesque. Dix jeunes acteurs de différents pays européens — rebelles, exilés, rêveurs — jouent pour leur vie — et pour la survie de ces grands textes avec tout leur potentiel utopique. La production sera présentée dans un premier temps à Luxembourg, Sofia et Porto et témoigne notamment du positionnement résolu du TNL en tant que théâtre européen.
Pièces de nuit et pièces de rêve — et souvent les deux à la fois — ce sont aussi La peste, Zauberberg, Chanson douce, ainsi que Begegnungen de Camille Kerger, que le TNL remet à l'ordre du jour en raison de leur grand succès.
Il fait nuit. L'homme rêve. Le joueur rêve. Nous jouons les rêves. Le théâtre vit!
Frank Hoffmann
Directeur