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Kopfüber

Die Erde ist unbewohnbar wie der Mond. Wir wollen weg. Wir heben ab. Wir fliegen. Wir stürzen. Kopfüber. Sind wieder zurück auf der Erde. Aber die ist nun wie im Märchen aus Büchners Woyzeck ein „umgestürzter Hafen“ und steht auf dem Kopf. Buchstäblich.

 

Aus Wahrheit wird Lüge, aus Lüge Gewissheit. Aus Frieden wird Krieg, aus Krieg Normalität. Die in Auflösung begriffene Gesellschaft zeigt die erstarrte Fassade des „Auf uns kann man sich verlassen“.

 

Auf diesem schwankenden Boden bewegt sich das Theater, sucht Halt, verzweifelt. In Les Crabes von Dubillard hängt die rinnende Badewanne an der Decke, in Les Chaises von Ionesco stapelt sich die Abwesenheit, in Courtelines Saynètes stolpern die Geschlechter über ihre Identitäten, in Sascha Leys Cosmos (Not Enough) geraten Frau und Welt aus den Fugen, während in Sibylle Bergs Und jetzt: die Welt! junge Frauen, hin-und hergerissen zwischen Yogastunde und hehren Idealen, gar nicht mehr wissen, wofür sie kämpfen sollen. Die Welt steht Kopf.

 

Die Kunst wird selbst zur Täterin, wie in Ostermaiers Stahltier. Ein Exorzismus, wo sich die Filmkunst nicht nur in die Fänge der Macht begibt, sondern selbst ein entscheidender Machtfaktor wird. Gerade in unsicheren Zeiten ist es wichtig, zurückzuschauen und den Weg an die Quelle zu gehen, wie es Bernard Bloch auf der Suche nach seinem zweiten Vater Heiner Müller tut. Er konstatiert: Die Väter haben immer Recht.

 

TNL-Hausautor Samuel Hamen sieht die Gesellschaft und sich selbst am Ende von dem, was ist (Ech sinn um Enn vun deem, wat ass). Nachts werden letzte Selbstverständlichkeiten über Bord geworfen und das Monstrum Mensch tritt hervor, wie in den Gedichten von Paul Celan oder bei Henri Alleg in La Question. Hannah Ma seziert das Territorium, das gewaltsamen Eindringlingen ausgesetzt ist, und 37 Zündhölzer flackern auf dem Weg der Pflegekräfte, die aus der Ferne kommen, um im reichen Teil Europas Fuß zu fassen.

Gegen eine kopflose Welt hilft die Fantasie des Petit Prince oder Camilles Kergers versöhnender Regenbogen (Arc-en-ciel) oder überhaupt der Humor, vor allem wenn er #ouni Filter daherkommt oder wenn er von Ringelnatz serviert wird, bei dem die Sprache regelrecht Kopf steht. Und wenn alle brav sind, kommt auch in diesen seltsamen Zeiten noch der Kleeschen und erzählt den Kindern und jung gebliebenen Erwachsenen seine tröstenden Geschichten.

 

Schließlich landen alle im Café Terminus, am Ende der kleinen Luxem-burger Welt. In einer Zukunft, die nach kopfloser Vergangenheit klingt. Es wird gesungen, es wird gefeiert. Es wird gelebt. Ein letztes Mal. Kopfüber.

 

Am 3. Juni 2024, seinem 100. Todestag, steht der Schriftsteller im Zentrum, der wie kein anderer die geistig-literarische Welt seiner Zeit auf den Kopf gestellt hat und bis heute prägend geblieben ist: Franz Kafka. Ihm verleiht eine große Schauspielerin ihre Stimme: Corinna Harfouch. Neben ihr erleben wir im TNL in dieser Spielzeit bekannte Darstellerinnen und Darsteller wie Denis Lavant, Maria Machado, Oana Pellea, Ulrich Gebauer, Stanislas Nordey, Wolfram Koch oder Jacqueline Macaulay. Und wir erleben über 50 Künstler-innen und Künstler aus Luxemburg auf und hinter der Bühne des TNL.

 

Ab dem 1. Januar 2024 wird das Théâtre National du Luxembourg seine Struktur verändern. Aus der „a.s.b.l.“ wird ein „établissement public“, was einer Festigung und Wertschätzung entspricht, wofür an dieser Stelle ein herzlicher Dank auszusprechen ist. Der Dank geht aber auch an die engagierte TNL-Crew und an alle, die sich in diesen mehr als 25 Jahren für unser Theater eingesetzt haben.

 

Das TNL feiert. Auch wenn alle Kopf stehen. Es steht selbst Kopf.

 

Frank Hoffmann

Intendant

A l'envers

La terre est aussi inhabitable que la lune. On veut partir. On décolle. On plane. On s’écrase. La tête la première. On est revenu sur terre. Mais celle-ci, comme dans le conte du Woyzeck de Büchner, est désormais un "port renversé" et se trouve elle-même à l'envers. Littéralement.

 

La vérité devient mensonge, le mensonge devient certitude. La paix se transforme en guerre, la guerre en normalité. Une société en décomposition montre la façade figée du "on peut compter sur nous".

 

C'est sur ce sol hésitant que le théâtre évolue, cherche un appui, désespérément. Dans Les Crabes de Dubillard, la baignoire qui coule est suspendue au plafond, dans Les Chaises de Ionesco, l'absence, pour ainsi dire, s'empile, dans les Saynètes de Courteline, les sexes trébuchent sur leurs identités, dans Cosmos (Not Enough) de Sascha Ley, la femme et le monde partent en vrille, tandis que dans Und jetzt: die Welt! de Sibylle Berg, de jeunes femmes, tiraillées entre des cours de yoga et de nobles idéaux, ne savent plus pour quelle cause se battre. Le monde est à l'envers.

 

L'art devient lui-même coupable, comme dans Stahltier. Ein Exorzismus d'Ostermaier, où l'art cinématographique ne se contente pas d'être pris dans les filets du pouvoir, mais en devient lui-même un facteur décisif. C'est justement en période d'incertitude qu'il est important de regarder en arrière et de remonter à la source, comme le fait Bernard Bloch à la recherche de son deuxième père, Heiner Müller. Il fait le constat suivant: Les pères ont toujours raison.

 

Samuel Hamen, l’auteur en résidence au TNL, voit la société et lui-même arrivés à la fin de ce qui est (Ech sinn um Enn vun deem, wat ass). La nuit, les dernières évidences sont jetées par-dessus bord et le monstre qu'est l'homme émerge, comme dans les poèmes de Paul Celan ou chez Henri Alleg dans La Question. Hannah Ma dissèque le territoire soumis à des intrusions violentes et 37 allumettes (37 Zündhölzer oder Das gestohlene Leben) scintillent le long du chemin des soignant(e)s venu(e)s de loin pour prendre pied dans la partie riche de l’Europe.

 

Contre un monde sans tête, il reste la fantaisie du Petit Prince ou l'Arc-en-ciel réconciliateur de Camille Kerger, ou encore l'humour, surtout quand il se présente sans filtre (#ouni Filter)  ou qu'il est servi par Ringelnatz, chez qui la langue est proprement sens dessus dessous. Et si tout le monde est sage, même en ces temps bizarres, Saint-Nicolas (Kleeschen) descendra du ciel pour raconter des histoires réconfortantes aux enfants et aux adultes restés jeunes.

 

Finalement, tout le monde se retrouve au Café Terminus, au bout du petit monde luxembourgeois. Dans un avenir qui ressemble à un passé dont on a coupé la tête. On y chante, on y fait la fête. On vit la vie. Une dernière fois. à l’envers.

 

Le 3 juin 2024 sera le jour du centenaire de la mort de Franz Kafka qui a bouleversé comme aucun autre le monde intellectuel et littéraire de son époque, une influence qui est aujourd'hui encore marquante. Ce jour-là une grande actrice lui prête sa voix: Corinna Harfouch. À ses côtés, le TNL accueille cette saison des actrices et acteurs de renom tels que Denis Lavant, Maria Machado, Oana Pellea, Ulrich Gebauer, Stanislas Nordey, Wolfram Koch ou encore Jacqueline Macaulay. Et nous verrons plus de 50 artistes luxembourgeois sur et derrière la scène du TNL.

 

à partir du 1er janvier 2024, le Théâtre National du Luxembourg changera de structure. L'"a.s.b.l." deviendra "établissement public", ce qui correspond à une consolidation et à une valorisation, pour lesquelles il convient d'exprimer ici nos plus vifs remerciements. Mais ces remerciements s'adressent également à l'équipe engagée du TNL et à toutes celles et tous ceux qui ont œuvré pour notre théâtre pendant ces plus de 25 ans.

 

Le TNL fait la fête. Même si le monde entier est à l’envers. Il est lui-même à l’envers.

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