Tout commence par le portrait de deux frères: l’un est un architecte visionnaire, l’autre son suiveur. Pourtant, ils ont besoin l’un de l’autre. Ils s’entraident et l’énergie ainsi déployée aboutit à la réalisation d’une nouvelle ville. C’est une réussite et l’argent coule à flots. À peine dix ans plus tard, l’architecte meurt laissant son frère unique héritier de l’empire. C’est alors que derrière l’énergie libérée apparaissent d’autres forces refoulées. Et des questions.

 

Alors que nous avons plongé dans le monde du spectacle où chacun crée avec force sa propre fiction et sa future légende; nous pouvons nous questionner sur qui nous sommes et à quoi nous jouons. Et quels rapports nous entretenons avec les autres comme avec nous-mêmes? Homme sans but est une pièce où le réel est mis en doute et où l’illusion forme un contour qui peut sembler vrai. Ici on peut tout acheter. Même une histoire. Même une famille. Même des sentiments. Les personnages semblent vrais. Et pourtant. Un jeu de simulation s'installe dans lequel rien n'existe qui ne puisse être mis en doute; mais l'évidence de la falsification ne nous empêche pas d'y croire. Car tout virtuel qu'il soit, ce monde contrefait a son poids de réalité. Cela crée du vertige.

 

L’écriture de l’écrivain norvégien Arne Lygre est extrêmement sobre, elliptique, concrète, composée de phrases courtes, comme une partition musicale avec ses rythmes, les reprises des thèmes, des phrases, des mots. Les personnages s’expriment à la première et la troisième personne, ils pensent à haute voix, se racontent comme s’ils se regardaient de l’extérieur. On ne sait rien d’eux en dehors de ce qu’ils disent eux-mêmes. Comme suspendus entre le passé et le futur, ils tentent de créer leur propre histoire.

 

Sophie Langevin est une des metteuses en scène les plus en vue au Luxembourg. Au TNL elle a déjà mis en scène La dispute de Marivaux et Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée de Musset. Pour Homme sans but elle dispose d’une distribution remarquable.

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Texte: Arne Lygre

Mise en scène: Sophie Langevin

Scénographie/costumes: Anouk Schiltz

Vidéo/assistant mise en scène: Jonathan Cristoph 

Créateur sonore: Pierrick Grobéty 

Créateur lumières Daniel Sestak

 

Avec:  Garance Clavel, Denis Jousselin, Marie Jung, Régis Laroche, Francesco Mormino et Läetitia Pitz

Une production: Théâtre National du Luxembourg