
Nacht und Träume
Es wird Nacht in Europa und der Welt. Die Pandemie ist noch nicht überwunden, jetzt wütet ein zerstörerischer Krieg, das Klima steht Kopf. Die Welt geht unter — das ist das Gefühl, das viele Menschen heute haben: unten angekommen zu sein, dort, wo kein Licht hinfällt, wo keine Liebe, kein Glaube mehr helfen, tief unten. In der Nacht.
Doch dann erklingt Schuberts Nacht und Träume: „Heil’ge Nacht, du sinkest nieder“. Der Mensch beugt den Kopf vornüber. Es ist Nacht. Der Mensch versinkt in Schlaf. Er träumt. Am Morgen hebt der Mensch den Kopf, man hört die letzten sieben Takte des Liedes, und der Mensch ruft sehnsüchtig: „Holde Träume, kehret wieder!“.
Hier setzt die Kunst ein. Hier setzt das Theater an. Das Theater setzt auf die Träume. Die Träume der Nacht.
Samuel Beckett deutet mit seinem kurzen Stück Nacht und Träume die Tiefe des Traumerlebnisses an. Wir kontrastieren es in der ersten Produktion der neuen Spielzeit mit Jura Soyfers Weltuntergang, einer prophetischen Groteske aus den 30er Jahren, die unsere eigene Zeit luzide auf den Begriff bringt — die Katastrophenszenarien ebenso wie die Orientierungslosigkeit der Regierenden.
Verschließen wir nicht die Augen, schauen wir genau hin. Der Krebs der Krise zerfrisst Europa, und auch im „Ländchen“ wachsen und wuchern die Zellen. Wir sind am Ende. Fast, zumindest. Doch das Theater bietet den falschen Propheten die Stirn. Noch ist Luxemburg nicht verloren! In ein heruntergekommenes Café haben sich ein paar Menschen zurückgezogen, die am Rande der Gesellschaft leben. Das mit über zehn Schauspielern und Musikern besetzte Stück Café Terminus betrachtet die Krise unserer Gesellschaft wie unter einem Brennglas und weist Wege aus ihr hinaus. Vielleicht. Auf jeden Fall tut Widerstand not — und gut.
Das Théâtre National du Luxembourg geht in dieser Spielzeit tief hinein in die Nacht. In die Träume. Nacht und Träume ist das Spielzeitmotto der neuen Saison.
Nuit et Rêves
La nuit tombe en Europe et dans le monde. La pandémie n'est pas encore terminée, qu’une guerre destructrice fait rage. Le climat est sens dessus dessous. C’est la fin du monde — tel est le sentiment de beaucoup de gens aujourd'hui : d’être arrivé au fond, là où aucune lumière ne parvient plus, où foi, espérance et amour n’ont plus court, tout au fond. Dans la nuit.
Et soudain résonne Nacht und Träume de Schubert: "Sainte nuit, tu descends". L'homme penche la tête en avant. Il fait nuit. L'homme s'endort. Il rêve. Le matin, l'homme lève la tête, on entend les sept dernières mesures du lied, et l'homme soupire: "Ô beaux rêves, revenez!".
C'est à ce moment que l'art entre en jeu, que le théâtre intervient. Le théâtre mise sur les rêves. Les rêves de la nuit.
Avec sa courte pièce Nacht und Träume, Samuel Beckett renvoie au caractère fondamental de l'expérience du rêve. Dans la première production de la nouvelle saison, nous confrontons ce texte avec La fin du monde de Jura Soyfer, une comédie grotesque des années 1930 aux allures prophétiques et qui résume avec lucidité notre propre époque — les scénarios catastrophes comme la désorientation de nos gouvernants.
Ne fermons pas les yeux, regardons de plus près. Le cancer de la crise ronge l'Europe, et même dans notre petit pays, les cellules croissent et prolifèrent. Nous sommes arrivés au bout. Ou presque. Mais le théâtre défie les faux prophètes. Le Luxembourg n'est pas encore perdu! Quelques personnes qui vivent en marge de la société se sont retirées dans un café légèrement miteux. La pièce Café Terminus, avec plus d'une dizaine d'acteurs et de musiciens, scrute la crise de notre société et esquisse des pistes pour en sortir. Peut-être. Dans tous les cas de figure, la résistance est nécessaire — et elle est joyeuse.
Le Théâtre National du Luxembourg s'enfonce dans la nuit, pour ainsi dire. Dans les rêves. Nuit et rêves, telle est la devise, telle est la thématique de la nouvelle saison.